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Mars-Avril, Saint-Cloud
Groupe 3, 4ans et au-dessus, 1 600 mètres, 80 000€
Créé en 1921
Tenant du titre : Wally, h4 (IRE), par Siyouny et Full of Beauty (Motivator), appartenant à Jean-Pierre Barjon, élevé par Haras du Cadran, IEI & Lerner, entraîné par Jean-Claude Rouget, monté par Cristian Demuro.
Temps-record : 1’37’’78 par Jimmy Two Times en 2017
La course se déroule en 2021 pour la 92ème fois
Samedi 3 avril 2021, Hippodrome de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). – Une période de beau temps a permis de courir à Saint-Cloud sur un terrain inhabituellement léger pour cette période de l’année, affiché à 3,2 (Bon). C’est cette particularité qui aurait décidé Jean-Claude Rouget, entraîneur de Wally (Siyouni), à lui faire disputer le Prix Edmond Blanc (Gr3). En effet, le représentant de Jean-Pierre Barjon, le Président du Trot, acheté yearling pour 130 000 € et racheté à la dernière vente de l’Arc pour 140 000 €, passe pour ne donner le meilleur de lui-même que sur des terrains de cet ordre. Au contraire, le favori de la course The Revenant (Dubawi) a montré qu’il avait une prédilection pour les pistes plus profondes, notamment lorsqu’il avait remporté la dernière édition de cette course, en 2019 -ce fut une des premières victimes du premier confinement il y a un an. En outre, le représentant de Al Asayl France rendait 3 kilos pour avoir remporté les Queen Elizabeth II Stakes (Gr1) à Ascot en fin d’année dernière. Enfin, il n’avait pas couru depuis 168 jours, soit près de six mois, alors que le gris élève du Haras du Cadran, de IEI et de la société Lerner avait porté de quatre à six le nombre de ses victoires cet hiver à Cagnes-sur-Mer, et dernièrement dans le Prix Saônois (L) par deux longueurs et demie…
Tout cela mis bout à bout a fait que dans les derniers cent mètres, la talentueux Wally, que son entraîneur estime désormais capable de grimper un dernier échelon, a pris le dessus sur un brave The Revenant, en contenant aussi la bonne fin de parcours de Duhail (Lope de Vega), finalement deuxième à une encolure seulement, près d’une longueur devant le favori.
Cette course fut créée en 1921 en souvenir d’Edmond Blanc, l’un des plus importants propriétaires et éleveurs français, décédé en décembre 1920. Le premier vainqueur de la course fut d’ailleurs un de ses élèves, Le Filon II, portant ses célèbres couleurs (casaque orange, toque bleue) qui avaient été reprises par sa veuve.
Ouvert à l’origine aux 3 ans et au-dessus, le Prix Edmond Blanc fut fermé à la jeune génération à compter de 1962. Sa distance, fixée primitivement à 1 500 mètres, fut portée à 1 600 mètres en 1954.
Il fut toujours couru à Saint-Cloud, hippodrome créé par Edmond Blanc. Il n’a pas été disputé de 1940 à 1945 du fait de la guerre – ayant entraîné la fermeture de l’hippodrome –, ainsi qu’en 1963, 1970 et 1971 du fait des intempéries, et en 2020 en raison du confinement consécutif à la pandémie de la Covid-19.
Edmond Blanc (1856-1920).
A la fin du XIXe siècle, il a donné à l’élevage français l’élan lui permettant de rayonner à travers le monde et de concurrencer ainsi l’élevage britannique.
Fils de François Blanc, fermier des jeux du casino de Monte-Carlo, Edmond Blanc hérite, à la mort de son père en juillet 1877, d’une grosse fortune. Bon cavalier, sportsman enthousiaste déjà propriétaire de quelques chevaux d’obstacles, il achète deux yearlings. Coup d’essai, coup de maître, l’un des deux, la pouliche Nubienne, porte à la victoire ses couleurs dans le Prix de Diane et le Grand Prix de Paris en 1879. Rapidement, il s’intéresse à l’élevage et, en 1883, il achète le haras de Bel Ebat à La Celle-Saint-Cloud et y rassemble des reproducteurs de haute qualité. Bientôt ce haras étant insuffisant, Edmond Blanc loue en sus le haras de Villebon. Ensuite l’élevage est regroupé en 1889, dans la ferme de Jardy (à Marnes-la-Coquette) transformée en haras modèle. Enfin, pour parfaire son organisation, Edmond Blanc fait construire en 1901 l’hippodrome de Saint-Cloud et les écuries de La Fouilleuse où seront dorénavant entraînés ses chevaux.
Trois étalons importés d’Angleterre vont marquer l’élevage d’Edmond Blanc. D’abord, un cheval doté d’une grande vitesse, Energy (1880), importé en 1886 mais mort prématurément à 10 ans. Ensuite, Winkfield’s Pride (1893), lauréat du Cambridgeshire Handicap et du Prix du Conseil Municipal. Enfin, le vainqueur en 1899 de la rarissime Triple Couronne (Deux Mille Guinées, Derby, St Leger), Flying Fox, acquis pour le prix record de 37 500 guinées (presque un million de francs or) en 1900 lors de la vente de succession du duc de Westminster. Investissement jugé téméraire par certains, mais qui se révéla fructueux. En vendant quelques années après trois fils de Flying Fox comme étalon (Adam aux Etats-Unis, Jardy et Val d’Or en Argentine) chacun pour 750 000 F or, Edmond Blanc prouva que son audacieux investissement dégageait un très large profit, sans compter les bénéfiques retombées sur l’élevage français qui peuvent se résumer en un nom : celui de Teddy, petit-fils de Flying Fox, via Ajax.
Les principaux chevaux ayant porté les couleurs d’Edmond Blanc furent Nubienne (1876), Soukaras (1880), Clover (1886), Clamart (1888), Gouverneur (1888), Révérend (1888), Rueil (1889), Gouvernail (1891), Andrée (1892), Arreau (1893), Governor (1897), Saxon (1898), Fer (1899), Caïus (1900), Quo Vadis (1900), Vinicius (1900), Ajax (1901), Gouvernant (1901), Profane (1901), Adam (1902), Génial (1902), Jardy (1902), Val d’Or (1902), Saïs (1903), Ouadi Halfa (1904), Médéah (1905), Union (1906), Marsa (1907), Lord Burgoyne (1908), Porte Maillot (1909), Dagor (1910).
Le palmarès français des chevaux d’Edmond Blanc – limité ici aux courses de groupe I et II – est résumé ci-après. Le nom de chaque prix est suivi du nombre de victoires : Cadran 2, Diane 5, Eugène Adam 2, Ganay 3, Grand Critérium 7, Grand Prix de Paris 7, Greffulhe 3, Ispahan 2, Jockey Club 4, Kergorlay 3, Lupin 7, Morny 8, Noailles 3, Poule d’Essai des Poulains 8, Poule d’Essai des Pouliches 3, Robert Papin 6, Royal Oak 3, Vermeille 2, Vicomtesse Vigier 4.
A l’étranger, Edmond Blanc obtint quelques belles victoires. En Allemagne, à Baden-Baden, dans le Grand Prix avec Vinicius (1903), Gouvernant (1905) et Azalée (1909, dead-heat). En Angleterre, dans les Eclipse Stakes avec Val d’Or (1905) et dans les Middle Park Stakes avec Gouverneur (1890) et Jardy (1904). Mais, à Epsom dans le Derby, il dut se contenter de trois places de deuxième avec Gouverneur (1891), Vinicius (1903) et Jardy (1905).
Trois autres chevaux célèbres demeurent associés à la mémoire d’Edmond Blanc, Finasseur (1902), Teddy (1913) et Ksar (1918). Finasseur, vendu yearling à cause d’un pied bot, gagna le Prix du Jockey Club et le Grand Prix de Paris pour son acquéreur Michel Ephrussi. Teddy, vendu à 2 ans par Edmond Blanc, découragé du fait de la guerre, se révéla être le meilleur de sa génération lors des courses disputées en Espagne ; puis il devint un reproducteur extraordinaire pour son heureux acheteur, J.-D. Cohn. Enfin Ksar, acquis yearling à Deauville en 1919 pour un prix record (151 000 F) par Edmond Blanc, redevenu audacieux, qui n’avait pu qu’entrevoir sa grande qualité exprimée par une victoire dans le Prix de la Salamandre quelques semaines avant son décès. En 1921 et 1922, sous les couleurs de Mme Edmond-Blanc, Ksar allait remporter les deuxième et troisième éditions du Prix de l’Arc de Triomphe, après avoir offert un cinquième Prix du Jockey Club à la casaque orange.
La carrière d’Edmond Blanc peut se résumer ainsi.
L’homme public. Député des Hautes-Pyrénées (1893-1902), président du Syndicat des Eleveurs (1906-1920), bienfaiteur de l’hôpital militaire de Pau (1914-1918).
Le sportsman. Sept victoires de ses chevaux dans le Grand Prix de Paris, dont les trois premières places en 1903. Sept fois 1er des propriétaires, en 1891, 1896, 1901, 1903, 1904, 1905, 1903. Huit fois 1er des éleveurs, en 1893, 1894, 1897, 1901, 1903, 1904, 1905, 1913,
L’héritage laissé. 1° Des reproducteurs nés à Jardy, éparpillés dans le monde, assurant la renommée de l’élevage français. 2° Il sert de modèle à Marcel Boussac. 3° Le haras de Jardy et l’hippodrome de Saint-Cloud toujours bien vivants un siècle après leur création.
Propriétaires
Entraîneurs
Jockeys