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Avril, ParisLongchamp
Groupe 3, 3ans, 2 100 mètres, 80 000 €
Créé en 1878 (Prix du Nabob)
Tenant du titre : Cheshire Academy (m3 FRA par Flintshire et Danza Cavallo, par Sunday Break), appartenant à White Birch, élevé par SF Bloodstock, entraîné par Jean-Claude Rouget, monté par Cristian Demuro.
Temps-record : 2’ 7’’4, par Soldier of Fortune (2007).
La course se déroulerait en 2022 pour la 93ème fois sous ce nom
Dimanche 11 avril 2021, Hippodrome ParisLongchamp (Paris). – Le favori Pretty Tiger (Sea the Moon) bénéficiant d’un leader, à savoir Fourvière (Camacho), ce Prix Noailles (Gr3) a été rondement mené avec Tokyo Gold (Kendargent) et Pretty Tiger dans le sillage de l’animateur, qu’ils ont dû relayer en bas de la descente. A 400 mètres de l’arrivée, Pretty Tiger passait à l’attaque et débordait Tokyo Gold, semblant assuré de s’en aller vers la victoire car le peloton ne réagissait plus. C’était pourtant sans compter sur Cheshire Academy (Flintshire), qui se lançait à sa poursuite après avoir fermé la marche. Le représentant de White Birch, invaincu en deux sorties cet hiver à Pau sur PSF, grignotait son retard de plusieurs longueurs centimètre par centimètre et échouait finalement d’un nez sur le fil, les deux premiers laissant le troisième Gregolimo (Galiway) à 2,5 longueurs.
Les commissaires ouvraient alors une enquête, le gagnant ayant fait un écart dans la phase finale qui avait pu briser la trajectoire de son rival, et lui permettre ainsi de garder l’avantage. C’est en tout cas la conclusion qu’ils ont tirée de leur enquête puisque Pretty Tiger a été rétrogradé à la deuxième place, derrière Cheshire Academy.
Ce dernier a été acheté 77 000 € aux ventes de yearlings à Deauville par Oceanic Bloodstock. Il était présenté par le Haras des Capucines pour son éleveur, SF Bloodstock. Sa mère Danza Cavallo (Sunday Break), gagnante du Prix Madame Jean Couturié (L) à Vichy pour l’écurie de Joël Boisnard, qui l’avait achetée à Deauville, a été vendue 300 000 € à Deauville en décembre 2019, pleine pour la deuxième fois d’Almanzor. Achetée par David Redvers, elle a été exportée en Grande-Bretagne.
Cliquer ici pour obtenir les chronométrages partiels de la course.
Cette course, créée en 1878 sous le nom de Prix du Nabob, devint Prix Noailles en 1896 pour commémorer le souvenir d’un des principaux dirigeants des courses au galop.
Le Prix du Nabob fit longtemps partie des cinq « poules des produits » instituées par la Société d’Encouragement – comme épreuves préparatoires au Prix du Jockey Club, le Derby français – successivement en 1841 (Poule des Produits, devenu Prix Daru* en 1877), en 1855 (Prix de l’Empereur, devenu Prix Lupin en 1896), en 1861 (Prix de Longchamp, devenu Prix Hocquart en 1885), en 1878 (Prix du Nabob, devenu Prix Noailles en 1896), en 1882 (Prix Greffulhe).
Hormis le Prix Lupin, sans conditions restrictives, les quatre autres prévoyaient chacune des conditions de qualification spécifiques en fonction de la nationalité du père ou de la mère du produit. Le Prix Noailles avait pour conditions « pour produits issus de juments saillies par des étalons nés hors de France ».
Ces cinq « poules de produits » avaient été ajoutées pour renforcer la sélection des chevaux de 3 ans qui ne disposaient auparavant que d’une course importante sur le chemin de l’épreuve classique par excellence, le Prix du Jockey Club. C’était la « Poule d’Essai » – disputée alors sur 1 500 mètres (1 600 mètres à partir de 1867) à l’instar des « Guinées » en Angleterre – créée en 1840 et mixte jusqu’à la division en 1883 en deux épreuves, l’une pour les poulains, l’autre pour les pouliches.
Ces cinq « poules des produits » se couraient sur des distances entre 2 000 et 2 500 mètres, proches des 2 400 mètres du Jockey Club. Pour ces cinq courses, les engagements avaient lieu avant la naissance des produits, l’année même de leur conception, d’où l’expression « engagements dans le ventre de la mère ». Le but était de réunir un très grand nombre d’engagements payants dont la masse permettait de financer les courses en question. Cette pratique des engagements avant la naissance cessa seulement lors des « poules des produits » courues en 1968.
Le Prix Noailles n’a pas été disputé de 1915 à 1919 et en 1940 du fait de la guerre. Couru à Longchamp, il fut transféré en 1943 au Tremblay, en 1944 et 1945 à Maisons-Laffitte, puis en 2016 et en 2017 à Chantilly en raison des travaux de Longchamp. Il ne s’est pas disputé en 2020 en raison de la pandémie de Covid 19.
De 1943 à 1946, le Prix Noailles fusionna avec le Prix Daru, les deux courses étant disputées sous l’appellation « Prix Daru-Noailles ». A l’origine de 2 500 mètres, sa distance fut ramenée à 2 400 mètres en 1942 puis à 2 100 mètres de 1944 à 1946. De 1947 à 2004, elle a été de 2 200 mètres. A compter de 2005, elle a été ramenée à 2 100 mètres à l’occasion du raccourcissement à cette distance du Prix du Jockey Club, puis abaissée à 2 000 mètres en 2011 et ramenée à 2 100 mètres depuis 2012. La course, qui a été rétrogradée en 2014 du rang de groupe 2 au rang de groupe 3.
* Le Prix Daru fut supprimé en 1978. A l’origine (1868) sans conditions, il avait été réservé à partir de 1885 aux : « produits issus de juments nées hors de France. »
The Nabob
Né en 1849 à Hampton Court, haras royal, The Nabob courut vingt-six courses, n’en gagna que six (dont le Chesterfield Cup à 4 ans) mais fut souvent placé, notamment 2ème de l’Ascot Cup derrière l’invincible West Australian. Après un court séjour au haras en Angleterre où il engendra Rupee (Ascot Gold Cup 1860), The Nabob fut importé en France en 1857 et installé au haras de Martinvast (Manche), acheté pour 30 000 F par Arthur de Schickler. Celui-ci lui fut redevable de Choisy le Roi (Prix Lupin 1862) et de Suzerain, le premier (en 1868) de ses cinq vainqueurs du Prix du Jockey Club. Mais The Nabob est surtout connu pour avoir engendré la même année Bois Roussel et Vermout qui, en 1864, remportèrent respectivement le Prix du Jockey Club et le Grand Prix de Paris sous les couleurs d’Henri Delamarre, propriétaire rival de Schickler.
La famille Noailles
Quatre membres de cette illustre famille sont particulièrement attachés à l’histoire des courses.
C’est la mémoire d’Alfred de Noailles (1823-1895) que la Société d’Encouragement voulut honorer en donnant son nom en 1896 au Prix du Nabob. Nommé membre adjoint du comité en 1850 puis membre fondateur en 1860, commissaire des courses de 1854 à 1871, puis de nouveau en 1886 et 1892, Alfred de Noailles avait été secrétaire d’ambassade. Il joua un rôle important durant la période de développement de la Société d’Encouragement, notamment lors des négociations avec la Ville de Paris pour la création de l’hippodrome de Longchamp ouvert en 1857. Membre du Jockey Club depuis 1848, il en avait été nommé vice-président en 1890.
Oncle du précédent, Emmanuel de Noailles fut nommé membre adjoint du comité de la Société d’Encouragement en 1854. En 1856, il eut la joie de voir gagner le Prix du Jockey Club par Lion sous les couleurs de Marc de Beauvau dans l’écurie duquel il était associé. Les exigences de sa carrière diplomatique – il fut ambassadeur de France à Rome, à Vienne et surtout à Berlin – l’obligèrent à quitter la France et il se retira du comité en 1858.
Maurice de Noailles (décédé en 1953) fut nommé membre fondateur du comité de la Société d’Encouragement en 1926. Propriétaire et éleveur, il avait déclaré en 1897 ses couleurs (casaque verte, manches rayées rouge et vert, toque rouge) qui se distinguèrent immédiatement avec Fée Printemps (1895), titulaire de quatre victoires à 2 et 3 ans dont le Prix Vanteaux à Longchamp et 4ème du Prix de Diane. Peu après il commença l’élevage dans sa propriété familiale (le château de Maintenon en Eure-et-Loir). En 1902, il y importa comme étalon Ravensbury (1890), excellent cheval qui avait eu la malchance d’être le contemporain du grand Isinglass dont il s’était classé second successivement dans les Deux Mille Guinées, le Derby et le St Leger, même position occupée à une courte tête de Ragotsky dans le Grand Prix de Paris. Comme reproducteur, Ravensbury se révéla un échec.
C’est en février 1954 que François de Noailles (1905-2009), qui dans sa jeunesse avait monté victorieusement comme gentleman-rider, fut nommé membre fondateur du comité de la Société d’Encouragement. Il fut commissaire des courses de 1956 à 1969, puis – après l’adoption du principe d’alternance de trois ans – de 1972 à 1975 et de 1978 à 1981.
Prix Noailles et Prix du Jockey Club
Le vainqueur du Prix Noailles est parvenu à gagner le Prix du Jockey Club 12 fois : Zut (1879), Ajax (1904), Le Corrège (1928), Château Bouscaut (1930), Pharis (1939), Prince Chevalier (1946), Val de Loir (1962), Le Fabuleux (1964), Goodly (1969), Val de l’Orne (1975), Bering (1986) et Anabaa Blue (2001).
Paradoxalement, aucun n’y est parvenu depuis que la distance du Derby français s’est rapprochée de celle du Prix Noailles, en 2005, passant de 2 400 à 2 100 mètres.
Les lauréats du Prix Noailles ont aussi occupé 17 fois la 2ème place avec Achille (1889), Cherbourg (1895), Flacon (1897), Quo Vadis (1903), Querido (1906), Combourg (1911), Biribi (1926), Actor (1937), Corindon (1952), Vimy (1955), Match (1961), Diatome (1965), Sancy (1972), Twig Moss (1976), Dancehall (1989), Super Célèbre (2003) et Planteur (2010) ; et 6 fois la 3ème place avec Tibère (1901), His Eminence (1945), Giafar (1947), Flush Royal (1948), Lacaduv (1950) et Tanerko (1956).
Les pouliches et le Prix Noailles
Jusqu’à la Première Guerre mondiale il n’était pas rare de voir des pouliches s’aligner dans le Prix Noailles. Sept d’entre elles furent victorieuses : Clémentine (1878), Aïda (1885), Verdière (1886), Alicante (1890), Primrose (1891), Riposte (1896) et La Serqueuse (1907). Parmi elles, seule Primrose parvint à remporter le Prix de Diane.
Bien que la course leur soit toujours ouverte, les pouliches brillent par leur absence, la dernière d’entre elles ayant pris une place d’honneur étant Vigilance, deuxième en 1942.