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Historique du Prix Murat : Le sommet du Printemps

Avril, Auteuil

Prix Murat

 

Groupe 2, 5ans et au-dessus, Steeple-Chase, 4 400 mètres, 145 000€

Créé en 1902

Tenant du titre : Ajas (h7, FRA par No Risk At All et Seraglio (Singspiel), appartenant à Ulf Sjoberg, élevée par Ulf Sjoberg, entraînée par David Cottin, montée par Kevin Nabet.

La course se déroulera en 2022 pour la 116ème fois

L’édition 2021

Samedi 10 avril 2021, Hippodrome d’Auteuil (Paris). – Au betting, trois des cinq concurrents de ce Prix Murat (Gr2) disputé sous un ciel pluvieux et sur un terrain pénible, se partageaient les faveurs du public : Feu Follet (Kapgarde), sur la foi de sa victoire dans le Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3) en mars, le rentrant Docteur de Ballon (Doctor Dino), pour avoir gagné le Grand Steeple et de La Haye Jousselin l’an dernier, et Ajas (No Risk At All), si convaincant il y a trois semaines dans le Prix Troytown (Gr3). C’est finalement ce dernier qui s’est imposé, en prenant ses responsabilités à un tour de l’arrivée, pour aller sauter la Rivière des Tribunes. Le représentant d’Ulf Sjoberg, également son éleveur, a alors relayé l’animateur Poly Grandchamp (Poliglote) et a ainsi négocié en tête le rail-ditch-and-fence, où feu Follet, alors troisième, a perdu du terrain. Docteur de Ballon, lui, commençait à faire mouvement et ces trois-là se retrouvaient comme prévu aux prises dans le tournant final. Dans la phase finale, Ajas n’a jamais semblé en difficulté, sauf peut-être un instant lorsque Bertrand Lestrade a demandé à Docteur de Ballon d’insister, sur le plat, mais sans succès. Ils terminent ainsi à moins d’une longueur du pensionnaire de David Cottin, associé à Kevin Nabet. À onze longueurs, Feu Follet perdait finalement la troisième place au profit d’Eddy de Balme (Cachet Noir), qui avait attendu son heure sur un terrain à son avantage.

La course pour le Grand Steeple-Chase de Paris est donc bien lancée avec comme troisième acteur principal Le Berry (Gemix), également entraîné par David Cottin, et qui sera sans doute le principal adversaire d’Ajas et Docteur de Ballon, potentiels favoris du grand championnat, le 23 mai prochain sur 6 000 mètres.

La mère d’Ajas, Seraglio (Singspiel), a gagné un bumper à Market Rasen, en Grande-Bretagne, avant d’entrer au haras. C’est une sœur de gagnants sur la PSF et en haies.

La sœur aînée d’Ajas, la seule à ce jour d’après le site de France Galop, Goddess Freja (Kapgarde), aujourd’hui âgée de 8 ans, n’a pas trouvé acquéreur en novembre dernier à Arqana à 25 000 €, pourtant pleine de Zarak. Elle avait gagné à Pau en haies et à Moulins en steeple, et avait donné le jour en 2020 à un mâle par No Risk At All, ¾ frère d’Ajas.

Historique

La distance de la course a varié souvent : 4 500m de 1913 à 1934, 4 200m de 1935 à 1939, 3 800m en 1940 et 1941, 4 100m de 1942 à 1945, 4 200m de 1946 à 1955, 3 800m en 1956, 4 200m de 1957 à 1970, 4 400m depuis 1971. On enregistra un dead-heat (ex æquo) en 1926 entre Valdubar et Gaspard de Besse

Le premier du Prix Murat, Verdi, remporta neuf steeple-chases cette année-là et aurait certainement gagné le Grand Steeple s’il n’avait éjecté (à la rivière du huit) son jockey qui parvint à le remonter mais dut se contenter de la deuxième place tout près de l’heureux Gratin.

Couru au printemps sur un parcours sélectif, le Prix Murat constitue une étape utile en vue de l’épreuve n° 1 d’Auteuil, longtemps disputée en été. Le doublé Prix Murat-Grand Steeple-Chase de Paris a été fréquent. 22 chevaux ont gagné les deux courses. Onze la même année : Coq Gaulois (1920), L’Yser (1923), Ingré (1937), Kargal (1943), Boum (1945), Orléans (1954), Farfatch (1955), Jasmin II (1983), Katko (1988), Kotkijet (2001) et So French (2017). Quatre ont gagné le Murat après le Grand Steeple, Saint Caradec à 5 ans (1910), Air Landais à 7 ans (1977), Oteuil SF à 9 ans (1989) et Polar Rochelais à 8 ans (2011). Six avaient gagné le Murat une année précédente, Millionnaire II à 5 ans (1931), Ucello II à 5 ans (1991), Ubu III à 7 ans (1993), El Paso III à 7 ans (1999), Remember Rose à 5 ans (2008). Un l’a gagné avant et après, Mid Dancer à 5 ans (2006) et à 8 ans (2009).

Le doublé Prix Murat-Prix du Président de la République est rare. Six chevaux seulement l’ont réalisé : Violon II (1905-1904), Coq Gaulois (1920), Jean Victor (1934), Rameau (1950-1948), Quo Vadis (1957-1956, 1958) et Ouragan Collonges (1987).

Seulement six chevaux sont parvenus à gagner deux fois le Prix Murat : Ingré (1937, 1940), Maïk (1947, 1949), Petit Fontaine (1980, 1981), Ubu III (1993, 1995), Chamberko (1996, 1997) et Mid Dancer (2006, 2009).

La plus faible participation (5 partants) a été enregistrée en 1909, 1920, 1921 et 1925. C’est en 1963 que les partants furent les plus nombreux. Le 31 mars ils furent 26 à s’élancer au départ du « Prix du Centenaire, Prix Général Prince Murat » appellation donnée à la course pour célébrer le centenaire de la fondation de la première Société Générale des Steeple-Chases de France. Pour l’occasion, la course était dotée de 200 000 F et devenue un handicap. Le vainqueur fut le favori Blaps portant le top-weight (72 kilos). Appartenant à Henry de Blonay, il était entraîné par André Adèle et monté par Claude Drieu.

Les Murat et l’obstacle

D’abord le père Joachim, 4e prince Murat (1834-1901), petit-fils du célèbre maréchal de Napoléon 1er. Cousin de Napoléon III, il fut chargé par celui-ci d’« encourager par des courses la production et l’élevage du cheval de service et de guerre ». C’est inscrit dans l’article 1er du règlement adopté le 2 janvier 1863 par la Société Générale des Steeple-Chases de France qui élit ce jour pour président le prince Murat, militaire de carrière qui sera nommé général en 1870. La Société organisera ses courses d’obstacles sur le plateau de Gravelle, dans le bois de Vincennes où l’empereur veut réaliser une opération d’embellissement comme il l’avait fait avec succès précédemment dans le bois de Boulogne où l’hippodrome de Longchamp avait été créé en 1857. Vincennes ouvrira ses portes le 29 mars 1863 et offrira trois steeple-chases à un public curieux et nombreux. On parle de 100 000 personnes ! La guerre franco-prussienne (commencée en juillet 1870) puis la Commune vont provoquer des dégâts considérables à l’hippodrome de Vincennes qui s’avère inutilisable. Le 25 mars 1873, la Société des Steeple-Chases de France, présidée par le prince Murat, est dissoute par une décision de son comité. Cinq jours avant, le 20 mars, avait été tenue l’assemblée générale constitutive d’une nouvelle société, dénommée « Société anonyme des Courses d’obstacles » présidée par le prince de Sagan. C’est elle qui créera l’hippodrome d’Auteuil dont l’inauguration aura lieu le 1er novembre 1873. Le 24 décembre 1878, il sera décidé de remplacer la raison sociale, Société anonyme des Courses d’obstacles, par une nouvelle, « Société anonyme des Steeple-Chases de France ».

Du comité de cette seconde Société des Steeples (nom couramment employé) est nommé membre (en mars 1887) Joachim, 5e prince Murat, fils du précédent. Né en 1856, il passe une partie de sa jeunesse à la cour des Tuileries, comme compagnon du prince impérial, son contemporain. Il exerce le métier des armes comme officier de cavalerie, jusqu’en 1886, quand la loi interdit aux descendants de familles régnantes de rester dans les cadres de l’armée active.

Dès 1883 est apparue sur les hippodromes sa casaque rayée rouge et bleu qui rapidement devient populaire. L’écurie est importante, remontée par des achats en ventes publiques et par les produits nés dans le haras que le prince installe dans la propriété familiale de Chambly (Oise), où, grand veneur, il entretient aussi un équipage. L’écurie, fort active, n’obtient que des succès de routine en obstacle (principale victoire acquise par le modeste Trinidad en 1889 dans le Grand Prix de Nice), mais se distingue surtout en plat, avec pour vedettes Golden Sky (Grand Critérium 1908) et Friant II (fils de l’étalon maison Champaubert), vainqueur du Prix du Jockey Club en 1912.

Nommé vice-président de la Société des Steeples en 1903, le prince Murat en est élu président le 18 mars 1908. Ce seront bientôt trois képis que portera le prince Murat, choisi comme premier président d’une « Association des propriétaires de chevaux de courses au galop » fondée en 1912, alors qu’il avait déjà été porté à la présidence du Nouveau Cercle en 1906.

Pendant un quart de siècle, le prince Murat assure la présidence de la société mère des courses d’obstacles. Quand il meurt le 2 novembre 1932, âgé de soixante-seize ans, il est un président vénéré « dont l’immense bonté rayonnait sur tous ceux qui l’approchaient… qui ne rencontrait dans ses propositions à peu près aucune contradiction… dont les initiatives étaient, sans cesse, dictées par le souci qu’il avait des intérêts qui lui étaient confiés. » Durant sa présidence, il eut à gérer la longue interruption des courses pendant la Première Guerre mondiale, leur difficile reprise en 1919 et la nécessaire rénovation de l’hippodrome d’Auteuil achevée en 1924.

Un de ses fils, le prince Charles Murat, sera lui aussi membre du comité de la Société des Steeples de 1932 à 1973.

 

Propriétaires

  • Arthur Veil Picard (4 victoires) : Saint Caradec (1910), Meisonier (1925) et Ingré (1937, 1940).
  • Charles Liénart (3 victoires) : Scoff II (1914), Coq Gaulois (1920) et Vimy III (1921). 
  • Daniel Wildenstein (3 victoires) : Air Landais (1977), Décisif (1985) et Kotkijet (2001). 
  • Marquise de Moratalla (3 victoires) : Ucello II (1991) et Ubu III (1993, 1995). 

Entraîneurs

  • Charles Bariller (4 victoires) : Désopilant (1912), L’Yser (1923), Barboteur (1939), Kerfany (1941)
  • Maurice d’Okhuysen (4 victoires) : Javelot II (1930), Ménès II (1936), Kargal (1943) et Jalgreya (1944)
  • Jean-Paul Gallorini (4 victoires) : Décisif (1985), Kotkijet (2001), Turkish Junior (2004), Remember Rose (2008). 
  • Jean Lieux (3 victoires) : Coq Gaulois (1920), Vimy III (1921) et Brave (1922). 
  • Valère Péraldi (3 victoires) : Rameau (1950), Le Phare (1952) et Orléans (1954). 
  • Georges Pelat (3 victoires) : Tréport (1951), Rivoli (1969) et Air Landais (1977). 
  • André Adèle (3 victoires) : Lotus III (1953), Blaps (1963) et Parandero (1968). 
  • Noël Pelat (3 victoires) : Frascati (1956), Hunorisk (1958) et Tereda (1971). 
  • Henri Gleizes (3 victoires) : Malotru (1959), Vaugirard (1960) et Cacao (1967). 
  • John Cunnington père (3 victoires) : Pink Vale (1962), Novio (1964) et Fire Control (1973). 
  • Jean Laumain (3 victoires) : Sapin (1966), Samour (1972) et Furlevant (1975). 
  • Jean-Jacques Beaumé (3 victoires) : Chic Type (1974), Porto Rafti (1976) et Le Jarrier (1978). 
  • André Fabre (3 victoires) : Petit Fontaine (1980, 1981) et Jasmin II (1983).
  • Bernard Sécly (3 victoires) : Katko (1988), Al Capone II (1994) et El Paso III (1999). 
  • François Doumen (3 victoires) : Ucello II (1991) et Ubu III (1993, 1995). 
  • Arnaud Chaillé-Chaillé (3 victoires) : Mid Dancer (2006, 2009), Or Noir de Somoza (2007) et Perfect Impulse (2018). 

Jockeys

  • Christophe Pieux (5 victoires) : Chamberko (1996, 1997), Mid Dancer (2006), Remember Rose (2008) et Mail de Bièvre (2010).
  • William Head (3 victoires) : Scoff II (1914), Coq Gaulois (1920) et Brave (1922). 
  • Max Bonaventure (3 victoires) : El Hadjar (1932) et Ingré (1937, 1940). 
  • Paul Péraldi (3 victoires) : Rameau (1950), Lotus III (1953) et Orléans (1954). 
  • Antoine Yglésias (3 victoires) : Frascati (1956), Poussin Bleu (1961) et Sapin (1966). 

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