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Avril, Deauville
Groupe 3, Poulains entiers et hongres de 3 ans, 1 400 mètres, 80 000 €
Créé en 1949
Tenant du titre : Fast Raaj (m3, Fra par Iffraaj et Interesting, par Raven’s Pass), appartenant à Haras d’Étreham, Riviera Equine & Écurie du Parc Monceau, élevé par Haras d’Étreham, Riviera Equine & Écurie du Parc Monceau, entraîné par Yann Barberot, monté par Grégory Benoist.
Temps record : 1’23 » par Le Havre en 2019.
La course se déroule en 2022 pour la 93ème fois
Jeudi 8 avril 2021, Hippodrome de Deauville (Calvados). – L’avenir nous dira ce que ce Prix Djebel (Gr3) 2021 aura révélé puisque plus que toutes les autres, ces épreuves de Groupe préparatoires doivent être examinées avec parcimonie. Cette édition du tremplin qui avait été conçu -1 400 mètres en ligne droite- pour préparer aux Deux Mille Guinées de Newmarket comme à celles de Longchamp, s’est déroulé d’une façon inhabituelle. Un des deux pensionnaires de Hiroo Shimizu au départ, Esope (Galiway), a en effet pris la tête et imprimé un train très sélectif à la course dès le début, en pleine piste. Pour se donner une meilleure idée du décalage, on peut comparer, grâce au tracking, le décalage avec le Prix Imprudence, dans lequel les pouliches se sont mesurées une heure plus tard sur le même tracé : les poulains du « Djebel » ont bouclé les 800 premiers mètres en 47’’4, tandis que l’animatrice du « Imprudence » à ce stade de la course, a déclenché le chrono au bout de 50’’5… Évidemment, il ne fallait pas rater le train en route et c’est que Gregory Benoist a su faire en selle sur Fast Raaj (Iffraaj), qui a accéléré brusquement aux 400 mètres en pleine piste après avoir attendu au dernier rang. Il a ainsi passé le peloton en revue alors que Prince Lancelot (Sir Prancealot) se retrouvait brusquement coincé derrière un Esope en marche arrière !
Le favori Pimento (Iffraaj) avait lui eu tout le temps et la place d’accélérer côté tribunes, isolé dans un long effort, mais Fast Raaj l’a littéralement surpris aux 200 mètres, alors qu’il semblait prendre un bol d’air, et le pensionnaire de Yann Barberot n’a plus quitté le commandement pour s’imposer d’une encolure. Après ses malheurs, Prince Lancelot est revenu prendre in extremis la troisième place à la même vitesse que Pimento sur les deux cents derniers mètres.
Fast Raaj termine à moins de deux cerntièmes du record de la course. Il a été élevé par le Haras d’Étreham, Riviera Equine et l’écurie du Parc Monceau de Philippe Lazare. Il était inscrit aux ventes de Deauville l’an dernier mais a été retiré et il court aujourd’hui pour ses éleveurs. Son frère de 4 ans, hongre, par New Approach vient d’être vendu 82 000 £ aux ventes de Tattersalls en Angleterre. C’est le deuxième produit d’Interesting (Raven’s Pass), une élève de Darley qui sous l’entraînement de Henri-Alex Pantall, prit la deuxième place du Prix Eclipse (Gr3) à 2 ans derrière le futur étalon Penny’s Picnic, et ne courut qu’une fois à 3 ans. Elle a donné après Fast Raaj deux poulains par Almanzor, une 2ans à l’entraînement chez Yann Barberot défendant les mêmes intérêts, et un yearling. Il faut dire qu’Interesting a été achetée 300 000 € aux ventes d’élevage par le Haras d’Étreham pleine… d’Iffraaj, c’est-à-dire de Fast Raaj. Sa mère With Fascination (Dayjur) fut une des meilleures 2ans d’Europe en 1995.
Fast Raaj, avant de produire cette impressionnante accélération à Deauville, avait gagné pour la première fois dès sa deuxième sortie, en octobre dernier sur 1 500 mètres sur une accélération -et sur la PSF. Il venait de terminer 4ème pour sa rentrée sur les 1 300 mètres du Prix Montenica (L), encore sur PSF.
Il semblerait que le gazon soit plus favorable à son style. Il est engagé dans l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1), le 16 mai.
Créé en 1949 comme le Prix Imprudence, ce prix constitue une épreuve préparatoire à la Poule d’Essai des Poulains ou aux Two Thousand Guineas Justement son nom évoque le souvenir d’un cheval français qui a remporté en 1940 ce « classic » disputé sur la ligne droite de Newmarket, Djebel aussi remarquable sur la piste qu’au haras. Dès sa création le Prix Djebel justifia son intérêt puis que son premier lauréat Amour Drake remporta la Poule d’Essai des Poulains avant de n’être battu que d’une tête dans le Derby d’Epsom. Le même doublé fut réalisé peu après par Guersant en 1952. Mais il fallut attendre quatre décennies pour assister à son renouvellement par L’Émigrant (1983) suivi dix après par Kingmambo (1993), tous deux sous les couleurs de Stavros Niarchos. En 2013, le poulain Style Vendôme a à son tour réalisé le doublé Prix Djebel-Poule d’Essai.
Le doublé Prix Djebel-Two Thousand Guineas a été réalisé par Kashmir II (1966) puis perdu sur le tapis vert par Nureyev (1980), rétrogradé à la quatrième place à Newmarket. Le dernier à avoir réalisé ce doublé est Makfi, vainqueur du Prix Djebel et des Deux Mille Guinées en 2010.
Au palmarès du Prix Djebel ont inscrit leur nom beaucoup de chevaux dont la qualité première était la vitesse, tels L’Épinay (1961), Takawalk (1964), The Marshal (1965), Whipper (2004), Stormy River (2006). Mais aussi on relève deux futurs lauréats du Prix du Jockey Club, Astec (1967) et Le Havre (2009).
La course est restée une Listed race jusqu’en 2009, année de sa promotion en Groupe 3. Elle s’est disputée à Evry sur 1 300 mètres en 1995 et 1996, à Longchamp en 2001, à Deauville en 2018, et à nouveau à Deauville désormais avec la fermeture de l’hippodrome de Maisons-Laffitte à l’issue de la saison 2019. Elle a été annulée en 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19.
Djebel
Mâle bai né en 1937 au haras de Fresnay-le-Buffard, par Tourbillon et Loïka (Gay Crusader). Sous les couleurs de son éleveur Marcel Boussac, il disputa, de 2 à 5 ans, 22 courses pour en remporter 15 et se placer 7 fois. A 2 ans, il se révéla le meilleur de sa génération des deux côtés de la Manche en enlevant les Middle Park Stakes à Newmarket. A 3 ans, sa carrière fut perturbée par la guerre mais il fit néanmoins en début d’année un autre déplacement victorieux outre-Manche qui lui permit de remporter les New Two Thousand Guineas. A 4 ans, s’il gagna trois courses, il dut se contenter de la deuxième place du Grand Prix de Saint-Cloud (derrière Maurepas) et de la troisième dans l’Arc de Triomphe précédé par ses cadets Le Pacha et Nepenthe. A son apogée à 5 ans, Djebel ne connut pas la défaite dans les sept courses qu’il disputa. Dans le Grand Prix de Saint-Cloud (disputé à Longchamp, l’hippodrome clodoaldien étant fermé), il se rendit maître (d’une tête) de Le Pacha à l’issue d’un duel mémorable. Il clôtura sa carrière par un facile succès dans le Prix de l’Arc de Triomphe.
Au haras, Djebel fut un reproducteur hors pair, étant champion des étalons en 1948 et 1949. Parmi ses produits des pouliches classiques, telles Coronation, Apollonia, Montenica, Djebellica, Djelfa, Arbèle, Janiari. Ses meilleurs mâles furent Galcador, My Babu, Arbar, Djeddah, Djelal, Argur, Marveil, Hugh Lupus et Clarion. Il mourut le 30 juillet 1958 à Fresnay-le-Buffard où il avait vu le jour 21 ans plus tôt. Lors de sa mort, une trentaine de ses fils fonctionnaient comme étalons dans le monde.